HISTORIQUE

Après l'avènement de la Deuxième République en 1848, chacun rêvait de devenir propriétaire et les plus pauvres ne possédant rien s'attaquèrent au défrichage de la garrigue autour du village pour y planter la seule culture qui pouvait pousser dans ces terres arides : la vigne. Mais avant de planter il fallait épierrer, car au fur et à mesure que l'on labourait la terre, les pierres calcaires " montaient " à la surface et toute la famille déposait ces cailloux aux limites des parcelles.
 
 
Les paysans travaillaient des terres qui continuaient à appartenir à la commune mais des baux emphytéotiques leurs permettaient de jouir des récoltes. Ainsi ces paysans augmentaient leurs revenus en cultivant la vigne en plus de leur travail de salariés agricoles et ceci dura jusqu'à la Première Guerre Mondiale où, d'une part le phylloxéra détruisit la vigne française et d'autre part les hommes n'étaient plus là pour replanter et travailler ces parcelles. 
Alors la commune reprit possession de ce qui devenait des friches et les cabanes et les murailles construites pendant de longues années devenaient ruines.
En septembre 1995 le Foyer Laïque de Conques sensible aux problèmes de l'environnement et de la protection de la garrigue s'est ému de voir disparaître un patrimoine construit par nos arrière-grands-parents au siècle dernier.
C'est donc une trentaine de personnes adhérentes du Foyer Laïque, bénévoles, qui se retrouvent une demi-journée par semaine autour des cabanes, ou Capitelles (nom que l'on retrouve le plus souvent dans le Gard). 
Après 1300 heures de travail un premier circuit a pu être fléché. Il comprend treize Capitelles toutes restaurées. Les cabanes servaient d'abri pour les viticulteurs pendant les intempéries, c'est le circuit de Caucalière. Les Capitelles sont des constructions en pierres sèches, c'est-à-dire sans ciment, ni mortier, sans fondation, monocellulaire, au sol de terre battue, avec des murs épais (environ 70 cm ), avec une seule ouverture vers le sud, d'une surface intérieure de plus ou moins 3m2, de dimensions extérieures d'environ 3 m X 3 mètres. 
 
 
Les Capitelles carrées ou rectangulaires dans leur partie inférieure se terminent par une voûte semi-sphérique le rattrapage se faisant par des pierres plates appelées corbeaux barrant les angles. 
Les Capitelles ont des fausses voûtes ou voûtes en encorbellement dont l'orifice terminal est couvert d'une grosse pierre claivière au dalle de recouvrement.
L'ouverture de la porte est surmontée d'un linteau de pierre monobloc quelquefois associé à un triangle de décharge pour consolider l'ensemble.
Trois dates de construction sont gravées sur les Capitelles de ce circuit : 1875, 1877, 1880. 
A ce circuit de Caucalière vient s'ajouter le circuit du Ruisseau de la garrigue où onze Capitelles ont refait " peau neuve ", et depuis peu le circuit de la Murailles d'Aribaud avec de nouvelles Capitelles restaurées. 
Le but du Foyer Laïque n'est pas de restaurer toutes les Capitelles ou murailles car la garrigue conquoise compte près d'une centaine de cabanes et des kilomètres de murailles, mais de faire connaître à tous ceux qui aiment la garrigue et qui s'inquiètent de sa dégradation, que l'existence de ces constructions dites " mineures " cache un phénomène social qui marque l'histoire rurale de la garrigue du siècle dernier à nos jours.
Tous les lundis après-midi, l'équipe de restauration se rend sur le site pour débroussailler, planter, reconstruire, le tout dans la bonne humeur et la convivialité de rigueur pour ces amoureux du bien vive et du bien manger. 

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CIRCUITS
47 capitelles balisent 5 parcours dans un cadre magnifique.

Premier circuit : paysage à fleur de pierre, la plaine de la Cocalière, au nord de la forêt communale, 13 capitelles dont les célèbres 'siamoises', uniques dans la région. 

Deuxième circuit : 11 capitelles avec 'La Samparella' qui possède un abri pour le mulet, datant des années 40. 

Troisième circuit : 9 capitelles, permet d'apprécier l'immensité des paysages de la Montagne Noire ou des Pyrénées, avec une aire de pique-nique 'L'embarrada'.

Quatrième circuit : 12 capitelles dont la 44e qui a nécessité près de 326 heures de travail. 
Le groupe des 'forçats des cailloux' a réhabilité une draille (chemin empierré et limité par deux murets), le chemin qui menait de Conques à Villardonnel. A ce jour 250 mètres ont été reconstruits.
 
Chaque année de nombreux groupes visitent le site.
Environ 4 à 5.000 personnes découvrent ce fabuleux patrimoine avec en fond les Pyrénées et la Montagne Noire. La garrigue conquoise propose des senteurs, des circuits de randonnée et bien entendu les circuits des capitelles, à visiter en famille.
En période d'été, une balade sur ce site exceptionnel vous permettra d'apprécier le calme, les senteurs de la garrigue et la beauté des réalisations, dans des paysages magnifiques.

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